http://www.lesoirdalgerie.com/articles/2007/04/28/article.php?sid=52866&cid=16

Culture : KHEMIS-MILIANA
Silence, on tourne "Mal watni ?" !


Fatma Belhadj, auteur du manuscrit, a entrepris depuis la fin de la semaine écoulée de porter à l'écran cette œuvre. "Le premier tour de manivelle" a été donné mercredi dernier dans un des plus vieux quartiers de la ville, Djnane Kaddour Belaïd. La distribution est confiée à des artistes qui n'ont plus rien à prouver, leur renommée nationale a même dépassé nos frontières : Chafia Boudraâ (alias Lala Aïni dans El Harik), Souilah Aougrout, Nidal, Louisa Tinhinan, Amel Himeur, aux côtés de l'exceptionnel Bouakaz Kamel.
Pourquoi Khemis- Miliana ? L'auteur réalisatrice Fatma Belhadj nous explique : "Le décor nous a semblé celui qui correspond le mieux à l'histoire de ce film de 90 mn." Pour la trame, il s'agit d'une mère "Batour" qui élève six filles en plus d'un neveu dont la mère, une jeune veuve de chahid, s'est remariée, le confiant à sa sœur. Comme élever une famille de six filles n'est pas déjà une chose aisée, le neveu (Souilah) déficient mental, vient accroître la somme des difficultés que doit affronter Batour tous les jours que Dieu fait. Pour faire vivre tout ce monde, c'est le partage des tâches : les filles fabriquent du pain traditionnel, Batour le vend sur la place du marché. Un spectacle omniprésent tant à El Khemis que dans bien d'autres villes : la lutte pour la survie. La toile de fond est cette misère au quotidien sur laquelle vient se greffer la violence, pas une violence mais des violences qui transparaissent dans les relations, dans liens, la parole, les gestes les plus anodins. Fatma Belhadj, confiante et très sûre d'elle, veut surtout, nous dit-elle, focaliser l'œil de ses caméras sur "ces violences", mettre "le doigt" démonstratif sur ces rapports. Sans vouloir les expliciter, elle veut les donner à voir, réfléchir leurs images pour donner au futur spectateur à réfléchir, quitte à le choquer, au "pourquoi" de ces violences. Des pourquoi qui doivent pousser chacun à s'interroger : Mal watni ? (Qu'a-t-il mon pays ?) L'espoir viendra sans toute de la prise de conscience de cette "violence". Pour réaliser ce film, Fatma Belhadj a mobilisé une équipe de jeunes techniciens. Parmi eux Ali Mahfiche, ingénieur du son, qui a déjà à son actif sa participation à la réalisation de "24 h à Alger" produite par TV5 et animée par Frederic Mitterand ou encore, son autre participation (entre autres) à la réalisation du film les Ombres du silence, présenté au festival de Cannes. Mal watni ?, dont le tournage aura pour cadre, pour une grande partie, les faubourgs populaires de Khemis Miliana et à Miliana pour le reste, est annoncé pour l'automne prochain. Il est produit par la société algérienne Lounavision avec le concours du ministère de la Culture, l'ENTV et "Alger, capitale de la culture arabe" année 2007.
Karim O.



25/01/2009
0 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 36 autres membres